L’entreprise Spark Cleantech a comme ambition d'accélérer la décarbonation de l’industrie grâce à la production d’hydrogène directement sur site avec zéro émission de CO2 et très peu d’électricité. Voici pourquoi nous les soutenons.
Le marché de l’hydrogène connaît une croissance continue depuis deux décennies :
En effet, ses usages sont multiples : mobilité des transports lourds (trains, bus, navires, avions…), production de chaleur et d’énergie pour les bâtiments, usages industriels… L’hydrogène est partout, et les perspectives de croissance de ce marché font consensus.
L’hydrogène est donc un vecteur énergétique prometteur pour la transition écologique, mais sa production actuelle repose essentiellement sur des procédés émetteurs de CO2. On parvient donc à ce constat ambivalent : malgré sa prédominance dans les plans de décarbonation de l’énergie, la production d’hydrogène demeure aujourd’hui une industrie parmi les plus polluantes :
Le grand enjeu de la transition énergétique, c’est de trouver les moyens de produire de l’énergie décarbonée à grande échelle. Et l’hydrogène porte en lui une partie de cette promesse : à l’usage, comme carburant, l’hydrogène n’émet aucun CO2. Mais encore faut-il produire cet hydrogène-là de manière décarbonée.
Aujourd’hui, il existe deux voies pour produire de l’hydrogène :
La première voie, c’est l’oxydation de méthane par reformage, qui permet certes d’obtenir de l’hydrogène à un prix compétitif, mais qui émet énormément de CO2 : avec cette méthode, 10 tonnes de CO2 sont émises pour 1 tonne d’hydrogène produit.
Problème : aujourd’hui, un procès en greenwashing est fait à cette méthode de production. Et à juste titre : elle se réclame neutre en carbone lorsqu’elle s’accompagne d’une capture puis d’un stockage du CO2 émis. Mais la capture et le stockage carbone est une solution qui présente ses limites puisque nous ne disposons ni des gisements ni des capacités nécessaires pour stocker des centaines de millions de tonnes de CO2 gazeux sous terre de manière pérenne.
La deuxième voie, c’est l’électrolyse de l’eau, avec une source d’énergie renouvelable ou nucléaire. Ce mode de production est tout aussi décarboné que la source d’électricité choisie pour alimenter le processus de réaction.
Problème : cette méthode exige des quantités gigantesques d’électricité, car on estime que 7% de la production électrique française serait nécessaire à la décarbonation de cette seule source d’énergie. De plus, le coût demeure élevé : environ 6€ à 10€ par kilogramme d’hydrogène produit.
Parmi les alternatives plus vertueuses, l’hydrogène turquoise se distingue par sa faible consommation d’électricité et sa capacité à valoriser le méthane issu de sources renouvelables. Il s’agit de produire de l’hydrogène par plasmalyse du méthane, c’est-à-dire en le chauffant à haute température sans oxygène, ce qui entraîne sa décomposition en hydrogène et en noir de carbone solide. Ce dernier peut être utilisé comme matériau ou séquestré.
La pyrolyse du méthane peut être réalisée par différentes technologies, mais l’une des plus efficaces et des plus innovantes est celle du plasma. Le plasma est un gaz ionisé qui présente des propriétés électriques et thermiques exceptionnelles. Il permet de chauffer le méthane à très haute température en quelques millisecondes, ce qui favorise la réaction de pyrolyse tout en limitant la formation de sous-produits indésirables et polluants. C’est cette troisième voie qui est aujourd’hui développée chez Spark Cleantech.
Le procédé est appelé plasmalyse :
Spark présente plusieurs avantages :
« Notre procédé permettra de produire de l’hydrogène économique, même pour de petites capacités pour les futures stations-service hydrogène par exemple, mais surtout de répondre aux besoins d’usages industriels, et ce, directement sur les sites de consommation, donc en s’affranchissant des contraintes de transport et de stockage de l’hydrogène qui peuvent représenter jusqu’à 70 % des coûts de revient », résume Patrick Peters
À l’origine du projet Spark, il y a d’abord Erwan, qui a développé la technologie du plasma froid pulsé pour les applications énergétiques dans le cadre de son doctorat à Paris-Saclay. Patrick a ensuite su apporter au projet ses connaissances opérationnelles aussi bien au sein de grands groupes (Suez) que de startup deeptech à succès (Adionics).
Une équipe complémentaire donc, mais également ambitieuse :
"Nous souhaitons atteindre le marché avec de premières unités dès 2025, après une phase pilote industrielle en 2024" - affirme Patrick Peters
Aujourd’hui, Spark, c’est une équipe de 8 doctorants et entrepreneurs qui partagent la même vision : employer les technologies développées dans leurs laboratoires de recherche pour avoir un impact significatif sur l'environnement.
Dès le début du projet, Spark Cleantech a été sélectionné par GRDF (2021) dans le cadre d’un appel à projet dédié à la décarbonation de l’industrie. L’année dernière, Spark a aussi été lauréat Grand Prix (500k€) du concours i-Lab 2022 organisé par Bpi France et le Ministère de l’Enseignement supérieur.
La jeune entreprise entre tout juste dans sa phase d’industrialisation : Spark vient de finaliser un programme R&D de 3 ans qui a amené à la production de deux cellules élémentaires dimensionnées pour 1 Kg H2/jour. Spark conçoit actuellement son premier démonstrateur industriel pour déploiement fin 2023, et un projet pilote qui opérera en conditions sur-site dont le déploiement est prévu en 2024.
Pour toutes ces raisons, nous sommes très fiers de permettre à Spark Cleantech de procéder à des recrutements clés pour étoffer son équipe et d'accélérer son industrialisation.
“Production d’hydrogène : Spark annonce une levée de 4 millions d’euros”, Maddyness
“Une autre voie pour produire de l’hydrogène vert”, Les Échos