Ramdam Social met au goût du jour la catégorie des produits-partage : des produits dont l’achat génère systématiquement un don pour une personne en situation de précarité, en partenariat avec des associations locales comme le Secours Populaire, le SamuSocial ou les Banques Alimentaires. Avec bientôt 14 produits en magasins et un déploiement national chez Carrefour, le pari est en passe d’être gagné. Décryptons ensemble ce qui nous a convaincus d’investir dans cette entreprise à impact.
1.1. Les produits de grande consommation : un marché considérable
Via ses produits-partage innovants, Ramdam Social vise le marché colossal de la grande distribution. La startup s’intéresse à trois secteurs en ciblant chaque année un nouveau : l’alimentation (2024), les produits d’hygiène (2025) et les boissons (2026). Des marchés qui sont évalués respectivement à 2,9 Mds€, 760 M€ et 579 M€.
Si ce marché est évidemment dominé par des grands groupes de l’agroalimentaire, il est si vaste que la part marginale laissée à des produits innovants avec un positionnement original représente facilement plus d’une centaine de millions d’euros.
De plus, le marché de la grande distribution valorise également les solutions avec un impact positif sur différents aspects. En effet, sa présence au cœur du quotidien de chacun en fait un enjeu sociétal important.
1.2. Le don, un écosystème mû par un grand nombre d’innovations
Les relations entre les entreprises et les associations ont connu des évolutions importantes ces dernières années, passant de relations conflictuelles à des formes de partenariats de plus en plus élaborées. Cela s’inscrit dans une tendance de fond : en 2021, ce sont 2,3 Mds € de dons déclarés à l’administration fiscale française par les entreprises (source)
Parmi ces innovations, on peut ainsi citer le don “sans bourse déliée”, don qui ne coûte rien au consommateur ou encore la “générosité embarquée” (ou “embedded giving” en anglais), qui consiste à donner une très petite somme prélevée ou ajoutée au montant d’une transaction qui bénéficie ensuite à une cause. On y retrouve par exemple l’arrondi sur achat et sur salaire, qui prend de l’ampleur avec le temps en France, atteignant 50 millions d’euros/an.
L’attractivité de ce type de don tient à la simplicité du geste de don de ces dispositifs, par exemple au moment du paiement – et aussi à leur faible montant. Depuis ces débuts, MicroDON a collecté plus de 60 millions d’euros par exemple.
1.3. Les produits-partage, de l’outil marketing au nouveau modèle de consommation responsable
Cette pratique, bien qu'encore peu répandue, tend à se développer en France. Portant divers noms, “produit-partage” ou “marketing de la cause”, elle ne possède pas encore de définition officielle si ce n'est qu'en pratique elle désigne la vente «d’un produit ou d’un service dont une part du prix est donnée à un organisme d’intérêt général contre l’usage par l’entreprise de sa dénomination dans sa communication» (Admical).
Il existe quelques exemples de ce type d'opération marketing notamment le partenariat Unicef et Volvic «1 litre acheté = 10L puisés en Afrique» ou encore plus récemment le « Panda phone », partenariat entre Back Market et la fondation WWF France.
Le produit partage s'inscrit ainsi dans cette tendance du consommateur à rechercher des produits plus solidaires et responsables.
Parmi les marques de produits-partage citées en exemple, Share en Allemagne est certainement la plus connue : 40 millions€ de CA l’année dernière et plus de 140 millions d’actions d'aides humanitaires depuis le lancement en 2018, touchant ainsi plus de 2,6 millions de personnes dans des projets sociaux en Allemagne et à travers le monde.
2.1. Le partage au coeur du modèle Ramdam Social
À la différence d’initiatives temporaires comme celles de Volvic ou de BackMarket, la totalité du business model de Ramdam Social est pensée autour du don. Ainsi, chaque vente génère un don très concret à une association prédéfinie à hauteur de 7% à 10% de son chiffre d’affaires. Pour cela, la startup travaille en partenariat avec plusieurs associations comme le Secours Populaire, le Samusocial ou encore les banques alimentaires.
Pour un paquet de chips par exemple, Ramdam Social finance la distribution d'un encas (une boisson chaude, un biscuit ou une soupe) dans le cadre de maraudes ou dans les haltes d'accueil de jour.
Au fur et à mesure, Ramdam Social ambitionne de diversifier sa gamme solidaire en s’attaquant à différentes formes de précarité : alimentaire d’abord, puis hygiénique, digitale…
2.2. Une équipe engagée et expérimentée
L’équipe Ramdam Social est composée de ses deux fondateurs, Julie et Olivier. Ils ont ainsi mis en commun à la fois leur ambition de faciliter le don en France et leur riche expérience dans le secteur de la consommation responsable :
- Julie : c’est la casquette marketing. Julie dispose d’une expérience variée en tant que directrice marketing d’Innocent et Happyvore.
- Luc-Olivier : c’est la casquette commerciale. Luc-Olivier a occupé des postes de direction commerciale chez Bel et Too Good To Go.
Le projet Ramdam Social a germé à partir d’un constat : La solidarité, telle qu’on la conçoit aujourd’hui, reste souvent tributaire de la charité, d’un geste volontaire et ponctuel. Pour être efficace à grande échelle, elle doit devenir un réflexe, une partie intégrante du quotidien. La vision de Ramdam Social est simple : chaque achat, chaque geste du quotidien peut être porteur de solidarité, sans effort supplémentaire ni demande de sacrifice.
Pour 2024 l’ambition de Ramdam Social est de générer 250.000 dons alimentaires entre 10 et 25 centimes chacun, avant de déployer plus largement à l’échelle nationale pour 2025.
Mais l’impact de Ramdam Social dépasse la simple générosité financière ; l’entreprise s’engage également en faveur de pratiques agricoles durables en collaborant avec des producteurs locaux, et rémunérés au juste prix. L'ambition de Ramdam Social à moyen terme est de développer l'économie locale pour favoriser l'emploi.
En innovant dans la manière de penser le don et la consommation, Ramdam Social aspire à devenir un modèle pour d'autres entreprises souhaitant conjuguer performance économique et responsabilité sociale, tout en sensibilisant les consommateurs sur les enjeux de la précarité.